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Vladimir GOLOVANOW- Messages : 218
Date d'inscription : 04/10/2019 
MONT ATHOS : LA GUERRE INTRA-ORTHODOXE POUR LE MONASTÈRE D'ESFIGMENOU EN PHASE FINALE?
Dim 6 Sep - 22:16
Le conflit qui oppose depuis près de soixante ans le monastère d’Esfigmenou (Εσφιγμένου), l’un des vingt monastères du Mont Athos, au patriarche œcuménique de Constantinople, autorité religieuse suprême du Mont-Athos, prend une nouvelle tournure avec l’intervention des autorités grecques et la décision de la Cour Suprême de Grèce.
POSITION INTÉGRISTE
Le monastère d'Esphigmenou est l’un des vingt monastères de la République monastique du Mont-Athos. Fondé au Xe-XIe siècle et dédié à l'Ascension du Seigneur, il compte actuellement plus de 100 moines qui adoptent une position intégriste dans l’Orthodoxie : ils n’acceptent pas que le patriarche de Constantinople participe à des rencontres œcuméniques; ils se sont séparés du plerom orthodoxe après la rencontre entre le patriarche Athénagoras et Paul VI à Jérusalem en 1964 et la levée réciproque des anathèmes de 1054 qui suivit. Dès 1965, ils rejetèrent l’autorité du patriarche de Constantinople et arrêtèrent de le commémorer, en affirmant que sa collaboration avec les catholiques est une apostasie de la foi orthodoxe.
Cette prise de position a été condamnée par la "Communauté sacrée", autorité suprême de la république monastique du Mont Athos réunissant les représentants de chacun des vingt monastères (y compris la communauté légale d’Esphigménou instituée par le patriarche et les autorités athonites en 2005) qui déclare à l’unanimité que les occupants de fait du monastère d’Esphigménou sont des schismatiques et doivent par conséquence quitter le monastère…
Comme ceux-ci refusant de s’exécuter, les autorités athonites portent l’affaire devant le tribunal de Salonique qui ordonne qu’au moins vingt des moines réfractaires, qualifiés dans le jugement de "fanatiques", doivent quitter le monastère et transmettre celui-ci aux moines de la « nouvelle communauté ». En 2013 un affrontement eut lieu entre les forces de la police hellénique et les moines de « l’ancienne communauté » occupant la représentation du monastère d’Esphigménou à Karyès, où siège l’administration du Mont Athos. Les moines lancèrent sur la police des pierres et des « cocktails Molotov ». Le tribunal pénal de Thessalonique a condamné par contumace pour ces faits deux membres de « l’ancienne communauté, l’higoumène Méthode» et le moine Antipas, à vingt ans de prison, six autres moines écopant de peines inférieures pour complicité, mais la sentence ne fut jamais exécutée car les moines refusent de se livrer aux autorités...
JUGEMENT DE LA COUR SUPRÊME
La Cour suprême de Grèce a confirmé en juin dernier la décision de la Cour d’appel de Salonique ordonnant l’expulsion de cette communauté et les autorités grecques commencent à mettre ce jugement en application. Le 23 juin, elles ont expulsé les représentants de la communauté rebelles de deux dépendances du monastères situées en dehors de la presqu’île du Mont Athos (à Ierissós / Ancienne-Acanthos et à Nea Roda), qui ont été transmises à la "Nouvelle communauté"; elles ont aussi saisi les comptes bancaires et les terres ainsi que le matériel agricole de la communauté, la privant ainsi de la majeure partie de ses ressources.
Il n’est pas du tout certain que les moines rebels vont se plier à la décision de la Cour suprême. Dans le communiqué publié le 23 juillet, ils écrivent que si les biens confisqués ne suffisent pas aux "3 moines de la pseudo nouvellecommunauté", il ne leur restera qu’ s’emparer de leurs âmes…
Ces moines "zélotes" (selon l'expression du métropolite Jean de Pergame) béneficient du soutien d’une large fraction de l’Orthodoxie qui n’accepte pas la participation au dialogue oeucuménique qui fait pourtant largement concensus parmi les dirigeants des Églises orthodoxes. Cette guerre intra-orthodoxe semble donc en fait loin d’être terminée.
Sources: https://rua.gr/news/naukaobrrel/36898-politsiya-nachala-zakhvat-nedvizhimosti-afonskogo-monastyrya-esfigmen.html; https://rua.gr/news/naukaobrrel/36733-sud-postanovil-vyselit-raskol-nikov-iz-esfigmena.html
POSITION INTÉGRISTE
Le monastère d'Esphigmenou est l’un des vingt monastères de la République monastique du Mont-Athos. Fondé au Xe-XIe siècle et dédié à l'Ascension du Seigneur, il compte actuellement plus de 100 moines qui adoptent une position intégriste dans l’Orthodoxie : ils n’acceptent pas que le patriarche de Constantinople participe à des rencontres œcuméniques; ils se sont séparés du plerom orthodoxe après la rencontre entre le patriarche Athénagoras et Paul VI à Jérusalem en 1964 et la levée réciproque des anathèmes de 1054 qui suivit. Dès 1965, ils rejetèrent l’autorité du patriarche de Constantinople et arrêtèrent de le commémorer, en affirmant que sa collaboration avec les catholiques est une apostasie de la foi orthodoxe.
Cette prise de position a été condamnée par la "Communauté sacrée", autorité suprême de la république monastique du Mont Athos réunissant les représentants de chacun des vingt monastères (y compris la communauté légale d’Esphigménou instituée par le patriarche et les autorités athonites en 2005) qui déclare à l’unanimité que les occupants de fait du monastère d’Esphigménou sont des schismatiques et doivent par conséquence quitter le monastère…
Comme ceux-ci refusant de s’exécuter, les autorités athonites portent l’affaire devant le tribunal de Salonique qui ordonne qu’au moins vingt des moines réfractaires, qualifiés dans le jugement de "fanatiques", doivent quitter le monastère et transmettre celui-ci aux moines de la « nouvelle communauté ». En 2013 un affrontement eut lieu entre les forces de la police hellénique et les moines de « l’ancienne communauté » occupant la représentation du monastère d’Esphigménou à Karyès, où siège l’administration du Mont Athos. Les moines lancèrent sur la police des pierres et des « cocktails Molotov ». Le tribunal pénal de Thessalonique a condamné par contumace pour ces faits deux membres de « l’ancienne communauté, l’higoumène Méthode» et le moine Antipas, à vingt ans de prison, six autres moines écopant de peines inférieures pour complicité, mais la sentence ne fut jamais exécutée car les moines refusent de se livrer aux autorités...
JUGEMENT DE LA COUR SUPRÊME
La Cour suprême de Grèce a confirmé en juin dernier la décision de la Cour d’appel de Salonique ordonnant l’expulsion de cette communauté et les autorités grecques commencent à mettre ce jugement en application. Le 23 juin, elles ont expulsé les représentants de la communauté rebelles de deux dépendances du monastères situées en dehors de la presqu’île du Mont Athos (à Ierissós / Ancienne-Acanthos et à Nea Roda), qui ont été transmises à la "Nouvelle communauté"; elles ont aussi saisi les comptes bancaires et les terres ainsi que le matériel agricole de la communauté, la privant ainsi de la majeure partie de ses ressources.
Il n’est pas du tout certain que les moines rebels vont se plier à la décision de la Cour suprême. Dans le communiqué publié le 23 juillet, ils écrivent que si les biens confisqués ne suffisent pas aux "3 moines de la pseudo nouvellecommunauté", il ne leur restera qu’ s’emparer de leurs âmes…
Ces moines "zélotes" (selon l'expression du métropolite Jean de Pergame) béneficient du soutien d’une large fraction de l’Orthodoxie qui n’accepte pas la participation au dialogue oeucuménique qui fait pourtant largement concensus parmi les dirigeants des Églises orthodoxes. Cette guerre intra-orthodoxe semble donc en fait loin d’être terminée.
Sources: https://rua.gr/news/naukaobrrel/36898-politsiya-nachala-zakhvat-nedvizhimosti-afonskogo-monastyrya-esfigmen.html; https://rua.gr/news/naukaobrrel/36733-sud-postanovil-vyselit-raskol-nikov-iz-esfigmena.html
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