Le danger n'est pas encore arrivé

Le plus grand danger réside dans le fait que Constantinople veut une évolution progressive de l'orthodoxie pour l'approcher de l'Église catholique.  Si des changements sont apportés alors que Moscou et d'autres sont en conflit, il y aura un véritable schisme.

En effet, cher Francisco Manuel, si le rapprochement porte sur des assimilations mutuelles ecclésiales et/ou dogmatiques, le schisme avec le Patriarcat de Moscou sera effectif; c'est un vrai danger pour l'unité de l'Orthodoxie qui est déjà bien malmenée.
Bien à vous en XC
Didier Veillat

Dans un entretien aux médias du Vatican, le Patriarche œcuménique de Constantinople raconte sa surprise face au cadeau inattendu du Pape François, et indique comme unique voie pour l’évangélisation celle du service au monde. Il parle aussi des incendies en Amazonie, en expliquant les raisons spirituelles et théologiques de l’engagement pour l’environnement.

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Suite: https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2019-09/entretien-medias-vatican-patriarche-constantinople-bartholomee.html

Un soldat ne peut être un mauvais soldat s’il n’est d’abord un soldat (celui qui reçoit une rétribution, une solde). Il en va de même pour le chrétien ; bon ou hérétique, il est nécessairement chrétien et reçoit sa solde de chrétien, sa juste rétribution, laquelle ne dépend pas du dogme ni de l'ecclésiologie mais de Dieu à la place duquel nul ne peut se mettre, quand bien même serait-ce au nom du dogme ou des principes ecclésiologiques. Beaucoup de chrétiens désignant d’autres chrétiens comme schismatiques dogmatiquement ou ecclésiologiquement se désignent implicitement eux-mêmes dans la vérité ; ce qui est une auto-proclamation dont il faut se méfier. En cela, si nous sondons un peu nos cœurs, reconnaissons qu’en la matière nous sommes tous, « chrétiens », dans une certaine erreur : celle de la chute originelle… Notre relation au Sauveur est certes ecclésiale, mais elle est eucharistique, intime et personnelle; il n'y a pas deux "amoureux" du Christ qui le voient exactement de la même manière; à chacun Il se fait connaître tel qu'Il veut être connu intimement, face à face. Cette zone de la foi n'est inscriptible dans aucune structure. C'est pour cela qu'il faut toujours être d'une extrême humilité face au frère.
C'est ce qui fait du sujet de l'hérésie, du schisme, etc, des questions très délicates et qu'il faut aborder avec la plus grande des prudences. Dire aussi que l'on reste prudent quelle que soit notre vision. Cette prudence est en outre une des portes du dialogue. Dans sa surprise, le Patriarche Bartholomée montre sa prudence et son ouverture au dialogue. Il ne montre pas une union avec Rome.

Didier Veillat

Le patriarche Bartholomée va plus loin dans l'interview: Les frères Pierre et André s’embrassent mystiquement une nouvelle fois afin de nous enseigner à vivre le lien de fraternité œcuménique auquel nous sommes tant attachés. Sur le chemin de l’unité, deux routes sont nécessaires. La première est définie comme le dialogue de charité, constituée de tous ces gestes qui nous rapprochent depuis l’accolade échangée par Sa Sainteté le Pape Paul VI et Sa Toute Sainteté, le Patriarche œcuménique Athénagoras à Jérusalem en 1964. La seconde est dite : dialogue de vérité. Elle est constituée des instances de dialogue théologique qui nous permettent de considérer les traditions communes sur lesquelles nous pouvons bâtir notre futur de communion, tout en étudiant avec honnêteté et respect les questions qui nous divisent encore. À ces deux routes, nous souhaitons en ajouter une troisième, prophétique. C’est ce à quoi nous avons assisté avec ce don inattendu."


Le Pape François portant le reliquaire en bronze de Saint-Pierre, le 24 novembre 2013. (Ibid)

Voir aussi: «Un pas gigantesque de plus vers l’unité concrète» https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2019-06/pape-francois-reliques-st-pierre-patriarche-constantinople.html