LE 25 DÉCEMBRE EST AVANT TOUT UNE TRADITION POPULAIRE
Dim 2 Jan - 16:52
SYMBOLISME TARDIF
Les Orthodoxes qui réclament la généralisation du "Nouveau style", citent le plus généralement deux arguments principaux en faveur de ce calendrier:
- La justesse astronomique: c’est argument est vrai mais n’a aucune valeur dans l’Église orthodoxe que la science n’a jamais gouverné. Ainsi saint Jean Chrysostome ne s’y réfère absolument pas dans son Homélie de Noël (386) qui, justement, explique l'adoption récente de la date du 25 décembre pour Noël et, il faut noter, que les 15 jours qui séparent actuellement le 25 décembre du calendrier julien reviennent à l’écart qui existait aux premiers siècles, quand Noël état fêté le 6 janvier...
- Un "symbolisme liturgique du solstice d'hiver" où le Christ - Lumière naît au moment où les jours rallongent, qui a été mis en avant bien après l’adoption du 25 décembre et la composition de la Liturgie (saint Jean Chrysostome ne s’y réfère pas non plus) et ne s’applique que dans l’hémisphère nord, portant un coup grave à l’universalité du message de Noël...
NOËL DISSOCIÉ DU SOLSTICE ASTRONOMIQUE DÈS LE DÉPART
En fait, dans les premiers siècles de l’Eglise, on célébrait Noël à des dates différentes selon les régions et sans aucune référence au soleil: certains Chrétiens célébraient le 6 janvier Noël - incarnation du Christ, mais aussi l’Epiphanie - révélation Chrétienne de Sa divinité,le Baptême du Christ -Théophonie, et les Noces de Cana - 1er miracle « officiel » (les Églises préchalcédoniennes ont conservé cette date jusau’à nos jours); d’autres Chrétiens, comme Antioche ou Alexandrie célébraient Noël au 25 du mois de Pachon (15 mai) ou au 25 du mois de Pharmuth (20 avril).
C’est à Rome que les Chrétiens ont commencé à fêter Noël le 25 décembre, en le séparant de l’Épiphanie, maintenue le 6 janvier: la première mention de cette fête se trouve dans le Martyrologue romain de 354, établi à partir d’un texte qui remonte à 336, et le pape Libère (352 - 366) voulut officiellement christianiser le 25 décembre: en effet, c’était la date d’une fête populaire à Rome et qui se répandait dans l’Empire ; on célébrait alors effectivement le solstice d'hiver (dies natalis solis invicti) et les saturnales dans une sorte de carnaval (fête de Mithra). Seulement voilà, si le 25 décembre coïncidait bien avec le solstice lorsque le calendrier solaire a été introduit par Jules César (d'où le nom de "calendrier julien") en 46 av. J.-C , ce n'était plus le cas au IVe siècle: le calendrier julien retardant, comme on sait, sur le cycle solaire de ¾ de jour/siècle, le solstice devait intervenir le 21 ou le 22 au IV-Vèmes siècles (c'était d'ailleurs parfaitement connu des Pères qui décidèrent de fixer les fêtes de Noël et de Pâques : ils définissent très justement le 21 mars comme étant la date de l’équinoxe qui va servir aux calculs des Pâques et le calendrier grégorien à repris ce décalage là…) Et ce n’est qu’en 425 que l'empereur Théodose II codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël le 25 décembre, en la différenciant de l’Épiphanie, séparation que les Orthodoxes chalcédoniens ne prirent pas en compte en "transportant" au 25 décembre Noël et Épiphanie ...
On voit donc bien que la question du décalage par rapport au solstice ne se posait pas dès le début - c’est le "vox populi" qui fut la raison principale de ce choix de la date. Saint Jean Chrysostome le souligne d’ailleurs dans l’homélie citée, entre autres justifications, en précisant que cette ‘nouvelle date’ a été très bien accueillie par les fidèles… En revanche, la tentative de changer de calendrier en 1923 fut très mal reçue par la majorité des Orthodoxes, qui sont restés au calendrier julien, et le ‘passage en force’ dans certaines Églises a conduit à plusieurs schismes vétérocalendaristes dans les Églises de Balkans …
UNE APPROCHE OCCIDENTALE :
Après plus de mille ans d’unité de la Chrétienté sur la date de Noël (à l’exception des Églises préchalcédoniennes,) la question de justesse astronomique fut soulevée au XVIe siècle à Rome : suite aux découvertes scientifiques de la Renaissance, le pape Grégoire XIII, élu en 1572, demanda en 1579 à des mathématiciens et des astronomes jésuites de préparer un nouveau calendrier. Trois ans après le projet fut adopté et mis en application par la bulle Inter gravissimas (24 février 1582).
De nombreux pays protestants se sont d'abord opposés à l'adoption d'une innovation catholique, certains craignaient que le nouveau calendrier ne fît partie d'un complot visant à les renvoyer dans le giron catholique. «Les protestants préfèrent être en désaccord avec le Soleil plutôt qu’en accord avec le pape» commentait, sarcastique, l’astronome Johannes Kepler (apocryphe, cette citation serait plutôt de Voltaire...). L’un des dernier pays occidentaux à l’adopter, en 1752, fut la Suède, dont faisait alors partie la Finlande, qui le garda après 1818, lorsqu’elle fut annexée à l’empire russe. Toutes les Églises occidentales adoptèrent donc le calendrier grégorien.
MODERNISME ET POLITIQUE
En Russie, l’Académie russe des Sciences avait proposé d’introduire le calendrier grégorien dès 1830, mais le ministre de l'Instruction publique avait jugé la proposition «inopportune, impropre qui peut conduire à des perturbations indésirables et à des tentations de l’esprit non nécessaires ». À la fin du XIXe siècle, une commission spéciale fut créée par la Société astronomique de Russie qui conclut que «Les États orthodoxes et tous les peuples orthodoxes de l’Est et de l’Ouest rejettent les tentatives des représentants du catholicisme d’introduire le calendrier grégorien en Russie».
Il était donc clair que c’est l’Église catholique qui promouvait ce calendrier et c’est pour rapprocher les Églises d'Orient et d'Occident par un acte spectaculaire que le patriarche de Constantinople Mélétios IV proposa aux Église orthodoxes d’adopter le calendrier grégorien. (considéré comme très pro-occidental, Mélétios Métaxakis dans le civil fut élu patriarche en 1921 grâce au soutien des Alliés, qui occupaient Istanbul.) Il convoqua et présida pour cela en mai 1923 un synode à Constantinople, qui fut qualifié de «panorthodoxe» par ses partisans bien que seuls le patriarche de Constantinople et le patriarche de Serbie fussent représentés. Le calendrier grégorien fut repoussé et c’est le curieux compromis du "Nouveau style"i qui fut adopté par ce "synode de Constantinople" puis "reçu" par onze Églises autocéphales mais rejeté par les autres, à commencer par l’Église russe, qui regroupent la majorité des fidèles orthodoxes. Les Églises des Balkans qui adoptèrent le "Nouveau style" subirent alors les schismes vétérocalendaristes
Notons au passage l’exception de l’Église de Finlande (autonome au sein du patriarcat de Constantinople) qui adopta le calendrier grégorien en 1920 sous la pression des autorités.
On voit donc que cette volonté "moderniste" (il s’agit bien de "moderniser" l’Orthodoxie) est essentiellement le fait des tenants du rapprochement à tout prix avec les Églises occidentales et l’alignement sur ces dernières, aux dépends de la Tradition orthodoxe dont le Peuple de Dieu est le garant. Il y a là aussi une volonté politique d’affaiblir l’Orthodoxie en favorisant les scissions en son sein, ce qui va bien dans le sens de la politique d’Henry Kissinger désignant l’Orthodoxie comme principal ennemi des USA après la chute de l’URSS.
Les Orthodoxes qui réclament la généralisation du "Nouveau style", citent le plus généralement deux arguments principaux en faveur de ce calendrier:
- La justesse astronomique: c’est argument est vrai mais n’a aucune valeur dans l’Église orthodoxe que la science n’a jamais gouverné. Ainsi saint Jean Chrysostome ne s’y réfère absolument pas dans son Homélie de Noël (386) qui, justement, explique l'adoption récente de la date du 25 décembre pour Noël et, il faut noter, que les 15 jours qui séparent actuellement le 25 décembre du calendrier julien reviennent à l’écart qui existait aux premiers siècles, quand Noël état fêté le 6 janvier...
- Un "symbolisme liturgique du solstice d'hiver" où le Christ - Lumière naît au moment où les jours rallongent, qui a été mis en avant bien après l’adoption du 25 décembre et la composition de la Liturgie (saint Jean Chrysostome ne s’y réfère pas non plus) et ne s’applique que dans l’hémisphère nord, portant un coup grave à l’universalité du message de Noël...
NOËL DISSOCIÉ DU SOLSTICE ASTRONOMIQUE DÈS LE DÉPART
En fait, dans les premiers siècles de l’Eglise, on célébrait Noël à des dates différentes selon les régions et sans aucune référence au soleil: certains Chrétiens célébraient le 6 janvier Noël - incarnation du Christ, mais aussi l’Epiphanie - révélation Chrétienne de Sa divinité,le Baptême du Christ -Théophonie, et les Noces de Cana - 1er miracle « officiel » (les Églises préchalcédoniennes ont conservé cette date jusau’à nos jours); d’autres Chrétiens, comme Antioche ou Alexandrie célébraient Noël au 25 du mois de Pachon (15 mai) ou au 25 du mois de Pharmuth (20 avril).
C’est à Rome que les Chrétiens ont commencé à fêter Noël le 25 décembre, en le séparant de l’Épiphanie, maintenue le 6 janvier: la première mention de cette fête se trouve dans le Martyrologue romain de 354, établi à partir d’un texte qui remonte à 336, et le pape Libère (352 - 366) voulut officiellement christianiser le 25 décembre: en effet, c’était la date d’une fête populaire à Rome et qui se répandait dans l’Empire ; on célébrait alors effectivement le solstice d'hiver (dies natalis solis invicti) et les saturnales dans une sorte de carnaval (fête de Mithra). Seulement voilà, si le 25 décembre coïncidait bien avec le solstice lorsque le calendrier solaire a été introduit par Jules César (d'où le nom de "calendrier julien") en 46 av. J.-C , ce n'était plus le cas au IVe siècle: le calendrier julien retardant, comme on sait, sur le cycle solaire de ¾ de jour/siècle, le solstice devait intervenir le 21 ou le 22 au IV-Vèmes siècles (c'était d'ailleurs parfaitement connu des Pères qui décidèrent de fixer les fêtes de Noël et de Pâques : ils définissent très justement le 21 mars comme étant la date de l’équinoxe qui va servir aux calculs des Pâques et le calendrier grégorien à repris ce décalage là…) Et ce n’est qu’en 425 que l'empereur Théodose II codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël le 25 décembre, en la différenciant de l’Épiphanie, séparation que les Orthodoxes chalcédoniens ne prirent pas en compte en "transportant" au 25 décembre Noël et Épiphanie ...
On voit donc bien que la question du décalage par rapport au solstice ne se posait pas dès le début - c’est le "vox populi" qui fut la raison principale de ce choix de la date. Saint Jean Chrysostome le souligne d’ailleurs dans l’homélie citée, entre autres justifications, en précisant que cette ‘nouvelle date’ a été très bien accueillie par les fidèles… En revanche, la tentative de changer de calendrier en 1923 fut très mal reçue par la majorité des Orthodoxes, qui sont restés au calendrier julien, et le ‘passage en force’ dans certaines Églises a conduit à plusieurs schismes vétérocalendaristes dans les Églises de Balkans …
UNE APPROCHE OCCIDENTALE :
Après plus de mille ans d’unité de la Chrétienté sur la date de Noël (à l’exception des Églises préchalcédoniennes,) la question de justesse astronomique fut soulevée au XVIe siècle à Rome : suite aux découvertes scientifiques de la Renaissance, le pape Grégoire XIII, élu en 1572, demanda en 1579 à des mathématiciens et des astronomes jésuites de préparer un nouveau calendrier. Trois ans après le projet fut adopté et mis en application par la bulle Inter gravissimas (24 février 1582).
De nombreux pays protestants se sont d'abord opposés à l'adoption d'une innovation catholique, certains craignaient que le nouveau calendrier ne fît partie d'un complot visant à les renvoyer dans le giron catholique. «Les protestants préfèrent être en désaccord avec le Soleil plutôt qu’en accord avec le pape» commentait, sarcastique, l’astronome Johannes Kepler (apocryphe, cette citation serait plutôt de Voltaire...). L’un des dernier pays occidentaux à l’adopter, en 1752, fut la Suède, dont faisait alors partie la Finlande, qui le garda après 1818, lorsqu’elle fut annexée à l’empire russe. Toutes les Églises occidentales adoptèrent donc le calendrier grégorien.
MODERNISME ET POLITIQUE
En Russie, l’Académie russe des Sciences avait proposé d’introduire le calendrier grégorien dès 1830, mais le ministre de l'Instruction publique avait jugé la proposition «inopportune, impropre qui peut conduire à des perturbations indésirables et à des tentations de l’esprit non nécessaires ». À la fin du XIXe siècle, une commission spéciale fut créée par la Société astronomique de Russie qui conclut que «Les États orthodoxes et tous les peuples orthodoxes de l’Est et de l’Ouest rejettent les tentatives des représentants du catholicisme d’introduire le calendrier grégorien en Russie».
Il était donc clair que c’est l’Église catholique qui promouvait ce calendrier et c’est pour rapprocher les Églises d'Orient et d'Occident par un acte spectaculaire que le patriarche de Constantinople Mélétios IV proposa aux Église orthodoxes d’adopter le calendrier grégorien. (considéré comme très pro-occidental, Mélétios Métaxakis dans le civil fut élu patriarche en 1921 grâce au soutien des Alliés, qui occupaient Istanbul.) Il convoqua et présida pour cela en mai 1923 un synode à Constantinople, qui fut qualifié de «panorthodoxe» par ses partisans bien que seuls le patriarche de Constantinople et le patriarche de Serbie fussent représentés. Le calendrier grégorien fut repoussé et c’est le curieux compromis du "Nouveau style"i qui fut adopté par ce "synode de Constantinople" puis "reçu" par onze Églises autocéphales mais rejeté par les autres, à commencer par l’Église russe, qui regroupent la majorité des fidèles orthodoxes. Les Églises des Balkans qui adoptèrent le "Nouveau style" subirent alors les schismes vétérocalendaristes
Notons au passage l’exception de l’Église de Finlande (autonome au sein du patriarcat de Constantinople) qui adopta le calendrier grégorien en 1920 sous la pression des autorités.
On voit donc que cette volonté "moderniste" (il s’agit bien de "moderniser" l’Orthodoxie) est essentiellement le fait des tenants du rapprochement à tout prix avec les Églises occidentales et l’alignement sur ces dernières, aux dépends de la Tradition orthodoxe dont le Peuple de Dieu est le garant. Il y a là aussi une volonté politique d’affaiblir l’Orthodoxie en favorisant les scissions en son sein, ce qui va bien dans le sens de la politique d’Henry Kissinger désignant l’Orthodoxie comme principal ennemi des USA après la chute de l’URSS.
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